Est-il possible d’être à la fois le fournisseur et le concurrent d’une même entreprise ? C’est en tout cas la question soulevée par l’affaire des deux géants Samsung et Apple. Le bras de fer entamé, cet été, entre les deux firmes de l’électronique coréenne et américaine vient de prendre un nouveau virage.
Pour mémoire, Samsung avait saisi les tribunaux des américains pour violation de brevets tandis qu’Apple avait fait de même en Corée du Sud. Ce dernier a accusé le fabricant coréen d’avoir copier certains éléments de ses innovations (notamment ceux de l’iPhone 4) pour fabriquer ses propres appareils. Clairement ,selon la firme à la pomme, Samsung en aurait profité pour créer et vendre au total dix sept terminaux basés sur les brevets d’Apple. Apple avait saisi les tribunaux pour le manque à gagner provoqué par son concurrent. Alors que le tribunal sud coréen rendait un jugement, du moins surprenant, en mettant les deux entreprises en cause, fin août le verdict du tribunal de Californie tombe. Samsung est condamnée à verser à Apple plus d’un milliard de dollar de dommages et intérêts liés à la perte de profit. Aujourd’hui des investigations sont en train d’être menées pour de nouveaux griefs contre Samsung mettant cette fois directement en cause le Galaxy S3 et le Galaxy Note. Ces deux derniers produits courent le risque d’être retirés de la vente aux Etats Unis. Samsung a récemment affirmé qu’il n’avait pas dit son dernier mot sur l’affaire de copie d’innovations et de violation de brevets.
Pour l’heure après s’être fait condamnée par le tribunal californien, Samsung vient d’apprendre qu’Apple diminue le volume de sa commande initiale de puces mémoires nécessaire à la fabrication de ses Iphones. Même si Apple précise que Samsung reste parmi les premiers fournisseurs de composants de l’américain, il n’en demeure pas moins qu’il s’agit là d’une forme de coup de bâton du client à son fournisseur. Ce différend entre Apple et Samsung nous pousse à se poser la question de savoir quelle est la limite à ne pas franchir dans des relations entre fournisseurs et clients ? L’espionnage industriel n’est-il pas, en fin de compte, un outil d’innovation à utiliser avec modération ?